oooh un jeudi du mal! ça faisait longtemps n'est-ce pas... ils me manquent un peu mes jeudis du mal du début...
donc aujourd'hui, je vais parler de coups de pieds au cul. parce que depuis quelques temps ça me chatouille. quand je lis les commentaires sur le blog de brooke, j'ai les poils qui se hérisse et
des mauvais souvenirs refont surface. parce que des coups de pieds au cul, j'en ai reçu et ça n'a jamais eu l'effet escompté.
certes, je comprends pourquoi les gens ont envie de donner des coups de pieds au cul et j'ai moi-même souvent l'envie d'en donner parce que c'est frustrant de voir des gens qu'on aime s'enfoncer
dans leur mal-être ou changer parce qu'ils sont influencés par un entourage malfaisant. ça donne envie de prendre la personne par les épaules et de la secouer de toutes mes forces en lui criant
"mais ouvre les yeux bon dieu! bouge ton cul, sors-toi de cette mélasse!".
et il y en a certainement pour qui ça fonctionnerait, qui réagirait de la bonne façon, qui ouvrirait les yeux.
me jeter dans l'eau sans bouée pour m'apprendre à nager ce n'est pas la bonne solution. c'est la solution de facilité.
il est beaucoup plus difficile d'être présent pour la personne en souffrance et d'attendre, en se sentant impuissant, que la personne trouve elle-même le chemin vers la lumière.
chez moi, le coup de pied au cul ne fait que me faire du mal pour rien, je me renferme encore plus, je plonge la tête dans le sol et je reste immobile. parce que oui, je sais que ce que je fais
n'est pas la bonne façon de faire, que ce que je ressens n'est pas ce qu'il faut ressentir, que je ne me perçois pas de la bonne manière. et si je savais aujourd'hui comment faire pour corriger
tout ça hé bien je le ferais. ce n'est pas par plaisir que j'ai mes souffrances. je les entretiens certainement par habitude mais ce n'est pas pour ça que je n'ai pas envie, un jour, d'arriver à
m'en débarrasser.
je ne prends pas les chemins les plus courts, genre du jour au lendemain paf j'ai confiance en moi, je virevolte au gré du vent et fuck les gens! je me construis pas à pas, étape après étape,
détour après détour. et si je garde de la souffrance en moi c'est parce qu'au jour d'aujourd'hui je n'ai pas encore atteint le bon moment, le bon tournant sur la route. mais j'y arriverai, ça je
le sais...
ce que je demande à ceux qui font partie de ma vie, à ceux qui me voient évoluer depuis longtemps, c'est de la compréhension, de la patience, de l'écoute, du soutien. "je ne partage pas ton avis
mais je tiens compte de ce que tu dis" c'est plus difficile à dire que "putain t'as tort et moi j'ai raison, je sais ce qui est bon pour toi" mais c'est nettement plus efficace. parce que les
coups de pieds au cul c'est autant de coups donnés dans le peu d'estime, le peu de confiance que le personne a en elle-même... et quand on n'en a déjà pas beaucoup, ça a juste pour effet de nous
faire tomber encore plus bas parce qu'on ne se sent pas capable, pas apprécié, pas aimé, pas compris...
si les coups de pieds au cul fonctionne pour vous, c'est super mais ne pensez pas que ça fonctionne chez tout le monde et si vous voyez que vos coups de pieds au cul ne fonctionne pas, ça ne sert
à rien d'insister. pensez aux caresses sur le bras, à la main sur l'épaule, au regard bienveillant. vous verrez, vous obtiendrez peut-être de meilleurs résultats...
une personne n'est pas l'autre et je ne suis certainement pas vous, comme vous n'êtes pas moi...