quand j'ai écrit le billet pour le jeu d'écriture, ce n'était nullement de la fiction, il m'arrive réellement de paniquer quand le géant est en retard. et j'ai remis ça pas plus tard que la nuit de vendredi à samedi.

le géant allait manger avec son pote F et ensuite il allait au café où F est DJ. quand on s'est quitté, le géant m'a dit qu'il pensait ne pas rentrer tard. mon inconscient l'attendait donc pour 2-3h du matin maximum. je me fais une soirée tranquille dans le canapé, je vais me coucher sereine et fatiguée.

3h45, je me réveille. le géant n'est pas rentré. j'ai beau me raisonner, me dire qu'il fait sûrement la fermeture du café et qu'il rentrera plus tard que ce qu'il pensait, rien n'y fait, je commence à paniquer. le coeur qui bat plus vite, des frissons, 1001 scénarios. tout ceci est complètement ridicule mais au plus je me dis que j'ai tort au plus je me dis "et si jamais cette fois c'était vrai?". irrécupérable je suis...

mais cette fois, j'ai décidé de ne pas attendre le retour du géant pour retrouver le calme. j'ai pris mon téléphone et j'ai appelé. la première fois il n'a pas répondu, j'ai patienté une demi-heure et j'ai rappelé. là il a répondu, je lui ai juste dit que je m'inquiétais et il m'a rassurée. je me suis rendormie directement, calmée. le géant est rentré à 5h30. si je n'avais pas appelé j'aurais cogité pendant 1h45 et j'aurais eu toutes les peines du monde à me rendormir à son retour.

samedi, le géant m'a dit que j'avais téléphoné juste au moment où il était en train de dire que je n'étais pas chiante pour les sorties et que je n'étais pas toujours à son cul quand il sortait. oups... c'est mal tombé. cela dit, je ne voulais pas spécialement qu'il rentre de suite ou qu'il me rende des comptes, je voulais juste savoir où il en était et me rassurer. il a d'ailleurs tout à fait compris et il a dit que j'avais bien fait d'appeler.

dimanche, chez les jolis-parents, on mentionne la soirée du géant et son retour tardif (ou tôtif c'est selon). jolie-maman m'a demandé si je l'attendais avec le rouleau à pâtisserie quand il rentrait si tard. heu non, pourquoi? le géant a tout à fait le droit de sortir sans moi, je ne vois vraiment pas où est le problème... conflit de génération je suppose.

mardi, le brouillard recouvrait le pays, il faisait un froid piquant et j'ai trouvé ça très beau. le brouillard porte en lui un mystère, il cache les paysage, on ne découvre la route que pas après pas, il habille les arbres de feuilles éphémères, le silence se fait pesant, la ville disparait.

le brouillard est effrayant, envoûtant, triste, mélancolique.

le froid se fait profond, il s'insère dans chaque interstice, il recherche la faille pour vous faire frissonner.

et moi, j'ai regardé ce brouillard et je me suis dit qu'il me convenait très bien. j'étais bien emmitouflée dans mon long manteau d'hiver, bien au chaud dans mes mitaines, les oreilles sous le béret. je n'avais pas envie de me réveiller, j'aurais bien aimé être une de ces apparitions mystèrieuses que le brouillard anime.

le mois de novembre est triste, il est brumeux, tout s'endort autour de nous.

bientôt les lumières de décembre feront leur apparition, le temps changera encore, la neige viendra peut-être.

ce soir, unicks et le géant vont souper chez amie d'enfance et son mari. cela fait depuis les 30 ans d'amie d'unicks que nous n'avons plus fait quelque chose ensemble. je l'ai donc recroisée à l'enterrement de papa d'unicks, ainsi que 5 minutes une ou 2 semaines plus tard mais nous n'avons pas eu l'occasion de parler.

finalement, nous avons trouvé une date pour nous revoir. je vais faire la connaissance de sa fille, j'ai le trac. heureusement, j'ai vu des photos de la petite sur facebook, elle n'est pas moche, elle est même toute mimi, ça ne devrait pas être trop dur de faire sa connaissance.

ce qui me rend un peu nerveuse aussi c'est de savoir si on aura encore quelque chose à se dire depuis le temps. pourtant, je sais bien que dès qu'on lance la conversation sur les séries, les films ou les concerts, on finit toujours par trouver un terrain d'entente mais quand même...

enfin, tout devrait bien se passer, il n'y a pas de raison, je sais bien. depuis le temps qu'on se connait, ce n'est pas quelques mois de séparation qui devraient me faire peur. mais bon... on ne se refait pas...

quand je vais bien, tout le monde le sait, je raconte mes chouettes histoires, mes sorties, mes achats chouchous (j'attends une jupe avec grande impatience d'ailleurs). quand je ne vais pas bien, je le raconte aussi mais avec beaucoup plus de réflexions. la plupart du temps d'ailleurs, je raconte les événements malheureux une fois qu'ils se sont terminés et que j'ai remonté le courant vers des cieux plus bleus.

du coup, j'ai du mal à comprendre les gens qui se plaignent en direct et en public quand il leur arrive des malheurs. évidemment, c'est sur facebook qu'on rencontre le plus ce genre de personnes. celles qui ne postent que des statuts négatifs systématiquement, celles qui n'ont plus changé de statut depuis des lustres et qui tout à coup en changent pour que tout le monde sache bien que ça ne va pas dans leur vie.

facebook est le dernier endroit où je posterais quelque chose d'important. étant donné que mes contacts sont composés d'amis mais aussi de simples connaissances, j'ai pas envie que tout le monde soit au courant. d'ailleurs, il y a sûrement beaucoup de mes contacts (même des contacts proches que je vois régulièrement dans la vie réelle) qui ne savent pas que mon papa est décédé.

il y a ceux aussi qui ne donnent jamais de nouvelles et qui vous écrivent justement au moment où rien ne va.

que recherchent ces gens? qu'on ne leur pose pas de questions? qu'on les plaignent? qu'on s'occupent d'eux? étaler ses malheurs je trouve ça tellement impudique (vous allez me dire qu'étaler ses bonheurs c'est impudique aussi, c'est vrai, mais au moins c'est positif).

il y a une chanson de zazie je pense dans laquelle elle dit qu'elle n'écrit que sur ce qui ne va pas et que si elle n'écrit pas au sujet de son mec c'est que tout va bien. moi c'est le contraire, c'est quand tout va bien que j'écris. déjà dans mon journal intime sur papier, je n'écrivais que quand j'allais bien, même si j'y écrivais mes malheurs c'était toujours après.

vous pouvez m'éclairer?

fais de beaux rêves...