comme pour le 11 septembre, les événements de la journée d'hier me sont un peu passée dessus tout au long de la journée. c'est une collègue qui m'a annoncé la nouvelle et j'ai fait genre "ah bon, c'est dingue!" sous-entendu "laisse-moi bouffer devant internet".
mais ensuite, difficile de passer à côté, je me suis rebranchée à la radio et le journal en parle forcément.
un petit tour sur facebook et je commence à réaliser l'ampleur de la chose.
et je vois (je lis? j'entends? je ne sais plus) que Cabu fait partie des victimes. je ne lis pas Charlie l'Hebdo, j'ai souvent du mal avec les caricatures un peu trop poussées.
pour certains (pour beaucoup même à les en croire), Charlie l'Hebdo c'est leur adolescence, limite leur livre de chevet.
peut-être.
moi, Cabu, ce sont mes années Dorothée. le nez de Dorothée c'est lui.
et c'est cette part d'enfance qu'ils ont tué hier.
je comprends la mobilisation de tout le monde sur les réseaux sociaux, je comprends tous les "je suis Charlie". parce qu'ils se sont attaqués à quelque chose qui devrait être inattaquable.
parce qu'ils ont voulu tuer l'humour.
parce que c'est juste horrible ce qu'ils ont fait. j'ai encore la chair de poule rien qu'à la pensée de la vidéo de l'exécution du policier.
alors, non, je ne suis pas Charlie non plus.
mais je pleure avec mon enfance. je pleure avec le nez de Dorothée.
on ne tue pas l'humour. l'humour est immortel.